Les RIDM sont heureuses de dévoiler deux volets majeurs de leur 26e édition, soit le Focus Bidayyat : nouveaux départs sur le cinéma syrien créé pendant la révolution et une rétrospective dédiée au cinéaste expérimental Sky Hopinka. Deux programmes uniques pour réfléchir au rapport des différentes communautés à leurs territoires. Le festival lance aussi la prévente de ses passeports au tarif lève-tôt pour l’édition 2023 qui se déroulera du 15 au 26 novembre.
Focus Bidayyat : nouveaux départs
Cette année, les RIDM tournent leur regard vers la Syrie, dans le cadre d'un programme centré sur le groupe Bidayyat comprenant cinq projections, trois panels et une classe de maître.
Basé à Beyrouth et fondé dès les premiers jours de la révolution syrienne, Bidayyat est un incubateur de production dont l’objectif est d’initier de jeunes Syrien·ne·s aux traditions nationales et régionales de l’art documentaire expérimental. Afin de raconter le quotidien d’un peuple marqué par la guerre et la révolution, Bidayyat a pris sous son aile plus d’une dizaine de jeunes cinéastes, écrivain·e·s et artistes activistes, soutenant la création de plus de 50 courts métrages, 8 longs métrages encensés à l’international et une centaine d’articles parus en ligne.
Le Focus Bidayyat : nouveaux départs met en valeur quelques-uns des films inventifs et primés issus directement ou indirectement de l’organisation, dont les activités ont migré vers la création d’archives. Ces documentaires novateurs explorent un langage cinématographique né de la multiplication des caméras numériques et des téléphones cellulaires bon marché, contexte ayant permis aux Syrien·ne·s de documenter la réalité et la légitimité de leur révolte. Ainsi, les œuvres témoignent des bouleversements de la guerre et de la révolution vécus au quotidien par des millions de Syrien·ne·s.
Le public pourra y découvrir Little Palestine, Diary of a Siege de Abdallah Al-Khatib, une élégie dédiée à Yarmouk, ancienne capitale de la diaspora palestinienne, qui a résisté dignement à l’atrocité avant d’être rayée de la carte. Still Recording de Saeed Albatal et Ghiath Ayoub, où deux étudiant·e·s en art de Damas troquent leur insouciance contre la révolution et partent vivre à Douma, une ville de banlieue ouvrière sous le contrôle des rebelles. Our Terrible Country de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi suit deux dissidents qui entament un périple dangereux qui les mènera de Damas à Raqqa, puis les forcera à s’exiler en Turquie alors que la Syrie bascule dans l’horreur.
Le focus comprend aussi deux œuvres de Rania Stephan dont Threshold, un remontage d’un film de science-fiction égyptien de 1987 où le public devient le personnage principal, M. Kamel, prisonnier du temps et de l’espace et In Fields of Words : Conversations with Samar Yazbek où une écrivaine et une cinéaste s’interrogent sur le rapport entre langage et cinéma comme moyens de représenter la violence de la guerre. Il est complété par Coma de Sara Fattahi, où trois générations de femmes vivent le drame de la vie ordinaire pendant une période extraordinaire en Syrie et Douma Underground de Tim Alsiofi, où les civils se réfugient dans leurs sous-sols pendant que des barils d’explosifs s’abattent sur la Ghouta.
Présenté en collaboration avec World Records, ce programme spécial est soutenu par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et par le Critical Media Lab de l’Université McGill.
Sky Hopinka : redéfinir les territoires possibles
Membre de la nation Ho-Chunk et descendant de la « Pechanga Band of Luiseño », Sky Hopinka développe une pratique artistique plurielle depuis une dizaine d’années. Musicien, poète, cinéaste et artiste visuel, il explore les potentiels de ces différents arts à travers une démarche personnelle. D’une grande valeur poétique et politique, les œuvres cinématographiques de cette rétrospective déploient notamment une réflexion complexe sur la langue, véritables incarnations de la culture et véhicules de sa transmission, ainsi que sur le territoire et sa dépossession coloniale.
Cinéaste expérimental, Sky Hopinka explore avec les formats analogiques et numériques en travaillant, souvent, à partir d’images archives. De manière audacieuse, ses affirmations esthétiques, formelles et narratives parcourent une tension entre réalité et abstraction qui activent avec finesse une mémoire à la fois personnelle et collective. Son recours à la musique, élément récurrent dans ses films, parvient à exprimer un sentiment ou un discours que les images et les mots ne peuvent manifester à elles seules.
La rétrospective sera divisée en trois parties, dont deux programmes de courts métrages composés des films produits par le réalisateur. La sélection comprend les titres Dislocation Blues, Fainting Spells, I’ll Remember You as You Were, not as What You’ll Become, Jáaji Approx, Just a Soul Responding, Kicking the Clouds, Lore, Sunflower Siege Engine et When you’re lost in the rain.
Elle se conclura avec maɬni – towards the ocean, towards the shore. Premier long métrage du cinéaste, ce superbe film-poème inspiré du mythe chinook de la mort réfléchit sur l’importance de la langue et des croyances.
Cette rétrospective consacrée à Sky Hopinka est co-présentée par VISIONS.
Prévente des passeports RIDM
Le passeport RIDM lève-tôt, donnant accès à toutes les projections du festival (à l’exception de la soirée de clôture) est maintenant en prévente au tarif spécial de 110 $, taxes incluses. L’achat des passeports à prix réduit est disponible via le site web des RIDM jusqu’au 25 octobre à 10h. Après cette date, le prix du passeport régulier sera de 140 $. Les étudiant·e·s et les personnes âgées de 65 ans et plus pourront se procurer un passeport RIDM au coût de 115 $ taxes incluses.
La programmation complète des RIDM sera dévoilée lors d’une conférence de presse le mercredi 25 octobre à 10 h à la Cinémathèque québécoise et sera mise en ligne le jour même.